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Ils amènent l'ânon (...) et Jésus s'assit dessus. Marc 11, 7.
25 décembre 2013

Qui est mon prochain ? Luc 10, 25-37

10.25 Un docteur de la loi se leva et dit à Jésus, pour l'éprouver : Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ?

10.26 Jésus lui dit : Qu'est-il écrit dans la Loi ? Qu'y lis-tu ?

10.27 Il répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée; et ton prochain comme toi-même.

10.28 Tu as bien répondu, lui dit Jésus; fais cela et tu vivras.

10.29 Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : Et qui est mon prochain ?

Un docteur de la Loi pratique. Merci à lui de poser la question. Aimer son prochain comme soi-même, ça dépend du prochain, me dis-je depuis l'enfance. Si le prochain est vieux, faible, malade, ça me va mieux : je le ressens comme non menaçant, et m'en occuper a quelque chose d'auto-valorisant, "vois comme tu es faible, vois comme je suis bon !".

10.30 Jésus reprit la parole et dit : Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba au milieu des brigands, qui le dépouillèrent, le chargèrent de coups et s'en allèrent, le laissant à demi mort.

10.31 Un sacrificateur qui par hasard descendait par le même chemin, ayant vu cet homme, passa outre.

10.32 Un Lévite qui arriva aussi dans ce lieu, l'ayant vu, passa outre.

10.33 Mais un Samaritain qui voyageait, étant venu là, fut ému de compassion lorsqu'il le vit.

10.34 Il s'approcha et banda ses plaies, en y versant de l'huile et du vin; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie et prit soin de lui.

10.35 Le lendemain, il tira deux deniers, les donna à l'hôte, et dit : Aie soin de lui et ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour.

10.36 Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands ?

Je note la question de Jésus. Celle que je me posais était : que penses-tu du Samaritain ? Jésus en pose une autre.

Quarante ans j'ai lu que le Samaratain donnait l'exemple de bonté et d'ouverture d'esprit, que la Tradition devinait Jésus sous ses traits, etc. Ce n'est pas le sujet. Le sujet, c'est : qui dois-je aimer comme moi-même ? Dans la bouche de Jésus, c'est : qui celui qui était tombé aux mains des brigands doit-il considérer comme son prochain pour l'aimer comme lui-même ?

A cette question, le docteur de la Loi répond : 

10.37 C'est celui qui a exercé la miséricorde envers lui, répondit le docteur de la loi. Et Jésus lui dit: Va, et toi, fais de même.

Si donc un Palestinien exerce la miséricorde envers toi, tout Juif que tu es, c'est lui que je t'invite à aimer comme toi-même. Aime ce Palestinien comme toi-même.

Il m'aura fallu Françoise Dolto et son Evangile au risque de la psychanalyse pour m'ouvrir les yeux sur ce point. Jamais auparavant, jamais non plus après n'entendrai-je quiconque lire cet Evangile comme il est écrit, dans la clarté de son ouverture sans limite à l'autre. Ouverture sans limite puisqu'il n'y a plus ni Juif ni Palestinien, ni Noir ni Blanc ni Peau-Rouge, mais des hommes et des femmes qui exercent la miséricorde et que Jésus signale comme mes prochains authentiques. Il n'est donc pas venu abroger la Loi mais l'accomplir, et sa définition du prochain en est un sommet.

Pourquoi ce message est-il si difficile à lire à la lettre ? Pourquoi si peu de commentaires sur son sens obvie ? Pourquoi tant de gloses sur ses aspects ancillaires ? J'avoue, comme Pierre au lavement des pieds, je n'ai aucune envie de cette religion-ci. Ca m'est naturel, l'autre est pour moi une menace, ce qu'il possède il le retire à ma jouissance, plus il est faible mieux c'est, etc. Ai-je donc si peur de ne pas survivre qu'il me faille supplanter l'autre ? 

Jésus tient dans sa main, entre autres, "aime ton prochain comme toi-même" et "cherchez le Royaume de Dieu et sa justice et tout le reste vous sera donné par surcroît". Le premier précepte m'est insupportable sans le suivant--car alors ça n'est pas moi qui m'occupe de moi-même mais Dieu lui-même qui m'aime le premier sans condition.

N'ai-je pas là une frontière à franchir à court terme dans ce monde ?

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Commentaires
P
Le prêtre africain la fois dernière a bel et bien parlé du Samaritain comme du prochain de celui qui était tombé aux mains des brigands. Excellent, non ?
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Ils amènent l'ânon (...) et Jésus s'assit dessus. Marc 11, 7.
  • Mes commentaires interlinéaires de quelques textes bibliques, lus de façon synchronique (le texte tel qu'il apparaît), et autres ressentis que les évènements m'inspirent. Après tout, ne suis-je pas prêtre, prophète et roi, comme toi ?
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