Maintenant que Sodome est pardonnée, on fait quoi ?
OK, dit Dieu. Je pardonne Sodome. Pour 10 justes, je ne détruirai pas.
Dans l'histoire, hélas, les 10 justes en question manquaient à l'appel et Sodome fut détruite. Passons. Admettons les dix justes.
Et moi, je fais quoi, maintenant que Sodome, ma ville, est pardonnée ? Elle continue gaillardement à vivre dans sa fange. Que faire des pécheurs avérés ?
A qui envoie-t-on les compagnons de Jésus ? Si c'est aux convertis, c'est un peu trop facile, non ? Le boulot est déjà fait, la métanoïa déjà opérée, la conversion déjà débutée.
Jonas, je le comprends ! Etre envoyé à Ninive ? Non merci ! Des frappadingues, des connosophes, des pécheurs, de surcroît !
Celui qui reçoit le message.
Un pécheur qui se croit juste : les Pharisiens qui bottent le cul de Jésus, jusqu'à finalement vouloir sa mort au nom de leur justice "divine" et s'allier en cela à leurs adversaires Sadducéens. Sachant qu'ils n'y arriveraient pas en appliquant les règles de leur justice "divine", ils condamnent Jésus sans l'entendre : il vaut mieux qu'un seul meure...
Un juste qui se croit juste : ?
Un juste qui se croit pécheur : Nicodème ? Joseph d'Arimathie ?
Un pécheur qui se croit pécheur : Zachée ?
Au final, Jonas, des pécheurs ou des justes, pas grande différence, le problème, c'est celui qui se croit juste, qu'il soit juste ou pécheur.
Moi, justement, je me crois juste. Je me regarde dans la glace et je me dis : pas mal, pas mal.
En même temps, je juge copieusement, rapidement, péremptoirement mon prochain. Le fait est, j'abhorre l'ambiguïté : il faut qu'un homme soit juste ou pécheur. Il y a de l'apartheid en moi.
Se croire pécheur... Un bon début.