Le fils prodigue, quelle pointe ?

Jésus, tu aurais pu terminer à l'évocation du veau gras. Une belle leçon, déjà : quoi que je fasses, mon Père m'aime et m'attend, à bras ouverts. Je suis pardonné, je suis fêté.

Toujours l'absence de considération pour les victimes de mes exactions. Mais bon, passons.

Et en fait, non, tu poursuis, tu évoques le frère ainé. C'est que peut-être ton propos est autre que la conclusion lénifiante : "tu es aimé au-delà de ce que tu imagines". Alors, quoi d'autre ?

Là est la pointe, il me semble, là est ce que à quoi tu nous confrontes : ton frère était mort, il est revenu à la vie.

• notre Dieu nous avait intimé l'ordre de massacrer les êtres vivants hommes et bétails des villes conquises de Canaan. 
• nous méprisions ces p... de Samaritains, adorateurs de pacotille, colons assyriens de merde, rappels de notre humiliation nationale.

Aujourd'hui, tu nous dis à la fois :

• tu es bien l'ainé, 
• tu es bien béni dès ta naissance, ton Père t'a tout donné.
• que fais-tu de cette liberté, de ces dons ? C'est toi qui vois !
• l'autre est ton frère, il a le même Père que toi, vous partagez le même Père.
• quoi que l'autre ait fait des biens de votre Père, ce dernier l'aime autant que toi, il se réjouit et tue le veau gras pour le retour de son enfant, ton frère.
• cet autre-là que tu méprises copieusement, c'est ton frère : l'aimeras-tu comme tel ?

L'entre-soi fût-il religieux n'a plus cours. C'était un plan pour avant, quand il fallait apprendre ses gammes. Les cordes au rez-de-chaussée, les vents à l'étage, les percussions à la cave, les cuivres sous les toîts.

Maintenant, c'est l'orchestre, c'est une oeuvre commune. Une communauté.

Des Israéliens retentant leur raid sur Entebbe pour délivrer des opprimés musulmans... Cette logique veut qu'on en arrive là.