Matthieu et mes idiosyncrasies

Ce soir nous célébrons le contrat d'alternance offert à Matthieu pour les Compagnons en chaudronnerie. Matthieu nous expose ses démarches pour un logement sur son lieu de travail d'été. Nous abordons son actualité quant aux Compagnons.

--Tu as remercié ton futur patron ?

--Non, je ne l'ai pas remercié ?

--Mais enfin, Matthieu, qu'est-ce que tu fous ?

--Tout ce que je fais foire tellement que quand il arrive que ça réussisse, je ne sais pas quoi faire !

Matthieu se sent baffé "je m'en suis pris plein la gueule" et moi je me sens trahi, déçu, inquiet.

Marie-Cécile prend l'initiative et rédige avec lui les courriels (elle prend le clavier) de son ordinateur. Comme en 6° pour le devoir de Lullaby.

Plus tard dans la soirée, nous parlerons de cet épisode. Il me semble que :

--je fais des suppositions (que Matthieu fait enfin ce que nous lui demandons en temps et en heure, que Matthieu sait quoi faire), et j'ai tort de faire cette supposition (comme chaque fois que j'en fais, en fait).

--Matthieu se retrouve vis à vis de moi dans la même situation que moi vis à vis de Marie-Cécile à nos débuts, à savoir que quoi qu'il fasse, il tombe sur quelque chose qu'il aurait dû faire et qu'il n'a pas fait ; quels que soient ses efforts, je le prends en défaut.

--Matthieu pourrait anticiper et annoncer ce qu'il n'a pas encore fait puis ce qu'il a fait ; l'idée est que nous ne découvrions pas fortuitement où il est en défaut.

--Matthieu a besoin de nous, ses parents, pour faire ses démarches ; de moins en moins, certes, mais notablement tout de même.

Lundi, j'en parle à mon accompagnateur et je découvre ceci : l'amour, c'est donner ET recevoir. Ainsi, je reconnais que je me mets en position de donner à Matthieu, et pas vraiment de recevoir de lui... Gasp. Tristesse. J'en parle à Matthieu le soir-même.