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Ils amènent l'ânon (...) et Jésus s'assit dessus. Marc 11, 7.
26 août 2020

D'une mort à l'autre.

Merci Frère T., de ton accueil, de ta fraternité, de ton rayonnement. Merci pour ton initiative de me proposer de porter Fanfan d’Ass avec les jeunes frères.

Ainsi ai-je porté Fanfan d'Ass en terre. Son fanal s'est éteint, dies pleni invenientur in eo. On lui trouvera (là-haut) des jours bien remplis.

En le sentant froid sous nos doigts, en le descendant dans la tombe, c'est de lui que nous prenions soin, que je prenais soin, délicatement, avec amour. Résolument, aussi. Il n'avait plus sa volonté, nous avions la nôtre, et les contraintes de cette vie.

Dix jours plus tard, je me sens apaisé. Le trouble était né 15 mois plus tôt à la mort de mon père, si froid lui aussi sur son lit de mort. Le trouble a fait irruption non de sa fin de vie, consentie et paisible. Les souffrances de mes sœurs soudain révélées ont brisé le barrage de mon indifférence. J'ai pris conscience que je ne les avais jusqu'à présent pas entendues. Séisme intérieur.

Durant 15 mois, un maelström dévaste mes convictions, ce que je croyais sûr et certain, ce que je pensais avoir appris de la vie. J'ai fait souffrir ma Douce par mon silence, ma distance, ma froideur, durant les semaines de confinement. La voyant souffrir, je n’ai pas bougé. Humaine, elle a tremblé, la flamme de son amour a vacillé.  Solide, elle a tenu. Compagne fidèle, aimante et tendre.

Que fais-je dans ce monde que je ne comprends plus ? Comme marcher devant désormais, puisque les lanternes de mes ainés qui me précédaient dans la montagne se sont éteintes les uns après les autres ?

Que me demande-t-on que je n'ai pas souhaité ? Je me retrouve malgré moi seul sur le chemin, à mesure que mes figures paternelles quittent le leur.

Voici qu’aujourd'hui, j'accepte de marcher sans guides rassurants, leurs loupiotes. J’ai mon fanal à la main. Il éclaire peu. Pourtant, je désire assumer ma position en tête sur le sentier, je sens croître la confiance. Confiance en ce fanal qui ne s'éteint pas, celui du Christ. Ou plutôt, non : sa lanterne, je ne la vois pas. Je ne marche pas à la suite du Christ. 

Rassurant, quand quelqu'un montre la voie et me précède. Comme avant la Résurrection, quand les disciples suivaient Jésus dans ses pérégrinations, Galilée, Samarie, Décapole, enfin en route vers Jérusalem.

Le Christ ressuscité procède à l'inverse. Les hommes choisissent, cheminent, il les rejoint. Il rejoint les disciples au Cénacle où ils se sont terrés, il les rejoint sur les bords du lac où, pécheurs, ils travaillent. 

C'est maintenant que j'avance sur mon propre chemin et le Christ m'y rejoint. Ou plutôt, ce fut toujours le cas et j'en accepte désormais la vulnérabilité, la responsabilité, le risque et la joie.

Porter Fanfan d'Ass en terre a clos un cycle pour moi. Un autre s’ouvre. Graine qui déjà porte du fruit.

Merci de tout cœur, Frère T. !

Abraço in Xto.

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Ils amènent l'ânon (...) et Jésus s'assit dessus. Marc 11, 7.
  • Mes commentaires interlinéaires de quelques textes bibliques, lus de façon synchronique (le texte tel qu'il apparaît), et autres ressentis que les évènements m'inspirent. Après tout, ne suis-je pas prêtre, prophète et roi, comme toi ?
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