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Ils amènent l'ânon (...) et Jésus s'assit dessus. Marc 11, 7.
10 novembre 2017

Le loup et la brebis

Le loup ne fermera pas sa gueule plus loin sur la gorge de la brebis de peur de tuer celle qui fait qu'il existe (même si c'est en tant que bourreau).

Le loup prend soin de sa victime afin de reproduire le schéma quand il veut ! Il maintient l'incertitude sur le moment. S'il tuait sa victime, il perdrait son jouet, ce qui le tient en vie.

La brebis, elle, ne se sent jamais mieux en sécurité que lors que le loup a effectivement fermé sa gueule sur sa gorge. Car elle sait que le loup a besoin d'elle comme victime. Sa gorge dans la gueule du loup, c'est la situation la plus stable, la plus sûre. Le seul moment où elle n'a pas peur. En dehors de ce moment, elle vit dans la peur de l'agression, car le loup garde l'incertitude sur le moment.

Peur, sécurité.

Erotisme, relation charnelle, aussi.

Dramaturgie. Organisation.

Comme c'est établi en système, ce n'est plus pervers (comme ça l'était au début). Tout le monde est conscient de la relation. Le système consiste en la répétition d'une agression.

Le loup se préoccupe de la santé de la brebis, désolé qu'elle aille de plus en plus mal, car c'est là l'affaiblissement de sa raison d'être à lui en tant que bourreau.

Il lui assène à elle le mépris qu'il a pour ce qu'il est devenu lui, et lui reproche le succès qu'il n'a pas eu. Frustration et reproche. Déçu de lui-même, il faut que quelqu'un paye, quelqu'un d'autre.

Victime comme raison d'être. Bourreau comme raison d'être.

Sa plus grande fragilité, au loup, c'est de perdre la brebis. Sa compassion pour sa brebis est sincère, bien que ce soit de la compassion pour lui-même. Ça donne le change. Magnifique !

Il y a de la sincérité dans ce qu'ils vivent tous deux, forcément, parce que ça dure. Le loup et la relation avec sa mère ?

Comment donner une envie de vivre hors de ce schéma bourreau - victime ?

Retirer la brebis de l'enclos ? 

Dans les jeux, lorsqu'on retire aux gens ce qu'on leur a promis, il y a une chute inaugurale de l'envie et de l'espoir ; c'est alors juste un marqueur. La seconde fois, je rejoue et si une seconde fois on me retire le fruit : la chute se marque comme une confirmation "danger pour le cerveau". La troisième fois, le cerveau confirme à vie et cherche toutes les possibilités d'échapper à la situation.

L'agression provoque la dissociation. Il y a une paix certaine, séduisante, dans la dissociation. Addictive ?

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Ce sont nos fragilités qui nous permettent de nous rencontrer les uns les autres. On n'est plus seul lorsque nous partageons nos fragilités avec d'autres. Les gens forts sont seuls.

Encore l'insignifiance.

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Ce loup, c'est un enfant déguisé. Il peut alors tout se permettre avec sa soeur, tant qu'il est déguisé, car c'est le jeu.

Lui retirer le déguisement et lui montrer qu'il joue l'enfant. "Si j'étais ton père, je te dirais : quitte ton déguisement et va dans ta chambre."

Complexité de statu quo qui ne défend pas la brebis.

Les spectateurs n'interviennent pas de peur de se voir reprocher les conséquences de leur intervention. Don Quichotte qui sauve X des mains de Y, alors que c'est la victime Y qui reprenait alors le dessus sur son voleur X.

Des jugements moraux nous concernent, faut-il en leur nom intervenir ? Modifier la situation ? De quel droit ? Pour quel résultat ? La culpabilité d'être responsable de ce qui s'est passé.

Le regard posé sur une situation dit à la victime : la situation est normale, elle ne changera pas.

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Ta femme te regarde de haut en bas et détourne la tête ? C'en est fini pour toi.

Si le loup est si avide de reconnaissance, nous pouvons faire l'hypothèse qu'il en est clairement privé en privé. La brebis se retient de dire son admiration. Elle donne au loup une "cold shoulder". Le loup ressent qu'il n'est pas assez bien pour la brebis. Ne pas lui donner ce qu'une brebis peut donner à son loup : torture pour le loup. Ne se règle-t-il pas en public ce qu'est le combat en privé ?

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La brebis s'épuise. Son cerveau organise la fuite par l'absence. 

À bout de courage dans ce violent combat... Le loup l'emmène dans une énergie qu'elle n'avait pas. Si tu ne sais pas si tu peux terminer le combat, n'y va pas. Elle s'est engagé dans un combat sans en voir le bout.

Victime, la brebis pourrait se défendre. Mais elle ne joue pas la victime. Elle ne courbe pas l'échine. Elle ne parle pas de quitter le loup. Ils sont dans un combat où il faut tenir. Elle le combat par le dédain. Dans la passivité. Alors que le loup est dans l'action. La brebis ne réagit à aucune agression. Ce faisant, elle ne donne pas au loup de signe qu'il serait allé trop loin. Pas de régulation par l'expression de la souffrance. Sa tactique à elle serait-elle de pousser le loup tellement loin, par faute de régulation vu l'impact néant de l'agression, que l'agression du loup en viendrait visible pour les autres autour d'eux, pour le monde ?

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Dès que tu as un affect, le cerveau droit a dit "enjeu personnel, émotion", le rationnel s'efface. Tu mets 50 euros sous la timbale toi-même, tu es en enjeu personnel, tu ne peux pas voir les pièges. Le rationnel voit avec le cerveau gauche.

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La dépression est un signal envoyé au monde que le désir de vivre est en train de me quitter.

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Est-ce que l'analyse de ce que tu vois...

  • Qu'est-ce que ça touche en toi ?
  • Te laisses-tu embarquer dans la dramaturgie familiale ? est-ce ton cas ou non ?

Cette famille, ils montrent au monde leur dramaturgie. Cette dramaturgie cache-t-elle un acte répréhensible de harcellement moral ? L'enfant ne peut être protégé qu'en dehors de la famille. La famille protège-t-elle quelque chose qui ne devrait pas l'être, même si ça se produit à l'intérieur du foyer ? Dans ce cas, il faut parler. Car même à l'intérieur du foyer, l'agression est répréhensible.

La brebis ne se posant pas en victime, elle pourrait même défendre le loup. Dans ce cas, si c'est toi qui parle, c'est toi qui prends. Il y a des éléments somatiques mais pas de plainte.

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Je peux dire "je".

"Je me sens mal à l'aise quand j'entends le loup vous parler si durement." Là, tu valides quelque chose qui se passe. Tu témoignes à la brebis que tu as bien vu ce qui se produisait. "Ouf, ça se voit, je ne suis plus seule", peut-elle se dire.

Le pire qui puisse se passer, c'est qu'elle comprenne plutôt : "ça me gêne que votre petit jeu se voie devant les autres". Ce serait signe de perversion.

"Je suis mal à l'aise dans un système où les reproches sont plus nombreux que les encouragements." "... où les manquements sont systématiquement relevés". "Comment vous vous sentez après ça ?" Ce disant, tu ne pointes pas du doigt sur un acteur.

Par exemple, tu as remis en cause directement un pilier, sinon le pilier, du système qui nous invite à assister à sa dramaturgie, en disant au loup : "d'où vous vient votre propention à reprocher systématiquement aux autres leurs faiblesses et leurs manquements ?" Le système t'a renvoyé à ta violence : "C'est dégueulasse ce que tu as dit !" "La brebis était en pleurs quand nous sommes partis, par ta faute !"

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Propose de voir la brebis seule à seul. Si elle est victime, la brebis, c'est lui, le loup, qui ne voudra pas que tu la voies seule à seul.

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En parler ensemble, et se laisser interroger dans notre propre couple : quels jeux ? Quelles luttes ? Quels pardons ?

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Ils amènent l'ânon (...) et Jésus s'assit dessus. Marc 11, 7.
  • Mes commentaires interlinéaires de quelques textes bibliques, lus de façon synchronique (le texte tel qu'il apparaît), et autres ressentis que les évènements m'inspirent. Après tout, ne suis-je pas prêtre, prophète et roi, comme toi ?
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