Le joli coeur et le besogneux
Hilarem datorem diligit Deus - Dieu aime qui donne avec joie. Qu'est-ce qui m'en sépare ?
C'est doux, notre complicité.
- N'es-tu pas bon, serviable, affectueux, admirable ?
Et puis, si j'entends ces voix intérieures :
- Tu n'es pas un mec bien
- C'est pas comme ça qu'il fallait faire
- Ce que tu as fait est inutile
... alors, je débranche et me réfugie dans une attitude de retrait ("sois fort", "observons la situation", "que va-t-il m'arriver ?"). Sans pour autant renoncer à rendre les services habituels. Mais sans zèle, mais sans joie. Le joli coeur se retire, reste le besogneux.
Ce qu'il reste, c'est un compagnon serviable sur la retenue. Il assure les fondamentaux. De l'autre côté, puisqu'hélas côtés il y a, il y a la compagne sur-occupée qui a des droits, dont celui d'exiger que les choses soient faites comme ceci ou comme cela. Qui omet les STP ("tu peux descendre ceci à la poubelle ?") et octroie des mercis sans conviction. Merci, certes, mais n'est-ce pas de base, de toutes façons ? N'est-ce pas un dû ?
Une répartition comme à Jouy : l'un dit ce qui doit être fait et donne des appréciations tièdes ou froides en retour, l'autre suit prudemment et se protège. Après tout, la relation n'est-elle pas avantageuse pour lui ? Sécurité économique, chaleur (modérée) sous la couette. Cynisme.
Quid des 5 langages de l'amour ?
Et si, fatigué de faire des efforts afin que l'autre parle mon langage, je me contentais de parler le sien.
Oui, mais si je ne parle plus mes langages, quid de ce que je deviens ?
Est-ce sagesse que de cesser d'attendre que l'autre parle mes langages ? Ou est-ce faiblesse ?
Quels sont les fruits de cet arbre nouveau dans notre relation ?